Les "touristes" de la vie...
La vie ne nous épargne décidément pas. Je m’interroge sur ce que veulent dire toutes ces galères qui s’accumulent.
Je ne cesse de me remettre en question… Suis-je une mauvaise personne ?
La trahison professionnelle de nos anciennes collègues, le détournement de patientèle, les médisances à notre égard auprès de cette population rurale nous font déjà beaucoup de mal depuis 4 mois. Aujourd’hui, c’est mon amie qui nous a dépanné qui n’entend pas la différence entre le côté amical et le coté professionnel.
La colère l’a amené dans une diarrhée verbale de propos méchants, blessants… mais peu importe désormais les coups qui blessent. La teneur des propos est-elle juste ?
Quand un problème éclate en plein jour, les langues se délient. Les paroles désagréables à notre égard, les confidences détournées de leur contexte le plus simple deviennent des armes redoutables pour détruire l’autre.
Peut-on définir l’amitié ? Ou est-ce la définition que chacun s’en fait ? Et là, on pourrait comprendre ce sentiment de trahison que chacun d’entre nous a pu connaître depuis sa plus tendre enfance. On est finalement toujours le traitre, l’infidèle, le « con » de quelqu’un.
Voilà une autre étape de ma réflexion, toute intention, si intègre soit-elle, agréable ou douloureuse mais honnête, se retournera un jour contre vous.
Une discussion avec une collègue, confirme que les gens en veulent à mon mari de son caractère autoritaire et surtout de la façon dont il me traite...
Je ne suis pas battue, je ne suis pas opprimée, je suis encore moins soumise ; Aujourd’hui je suis « juste » dépendante physiquement.
On ne peut pas accuser une maladie d’être responsable de mon état puisque je n’ai pas de diagnostic.
Alors chacun face à ce problème de handicap qui me touche mais surtout face à sa propre détresse qui dérange veut trouver un coupable. C’est si facile !!! Au début, ce sont les médecins et puis quand cela dure, c’est la personne elle-même et/ou son entourage le plus proche qui ont engendré un état psychosomatique. Ainsi peu à peu le comportement des gens change, les visites pourtant si agréables s’espacent car les gens ne savent que dire.
Forcément, sans désigner de coupable, nous changeons aussi… Nous avons dû accepter la situation, nous devrons accepter l’isolement qu’il génère.
La douleur est si grande de cette perte amicale que je ne peux me coucher pour ne pas ressentir cette blessure qu’aucun médicament ne soignera. Il est 4h du matin, ses mots retentissent dans ma tête et dans mon cœur.
Une page doit se tourner, j’en suis consciente. Ce n’est plus la blessure, mon égo ou une quelconque fierté qui sont touchés. Je veux juste me poser les bonnes questions et trouver des solutions à cette cavalcade incessante d’évènements qui nous « pourrissent » la vie.
Je n’ai pas de peur pour moi, mais je crois que j’en voudrais à un certain nombre de personne si mon mari développait une maladie à force de prendre tant de coups. Pour ma part, je sais verbaliser les évènements afin qu’ils ne surchargent pas mon sac à dos. Ce n’est pas le cas de Christophe, il encaisse jusqu’à overdose, se renferme pour se protéger quitte à se déprécier confortant les gens dans « l’analyse » malsaine qu’ils font de notre situation.
Je crois que je préfère nommer ces gens là, les « touristes » de notre vie.