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Mes 40 ans, le début de mes récits...

Publié le par Sophie Assimans

40 ans, « ma maladie », ma plus belle thérapie ?

Aujourd’hui, j’ai 40 ans, au lever, un bisou et « bon anniversaire », un café, contrôle des mails, quelques papiers et le ménage. C’est une belle journée de septembre … Les chats s’amusent avec une feuille de ce ficus en plastique qui orne mon salon où tout me rappelle qu’on est en transit depuis 3 ans dans cette villa de location… Lilou, le Cocker, me regarde, la tête posée sur l’accoudoir du fauteuil…

« Tu veux un café ? » Voilà le signal préparatoire avant de se mettre en tenue de travaux pour monter travailler à notre maison qui est commencée depuis 3 ans…

Dans mon éducation, l’anniversaire (de naissance) représente un jour important, un moment privilégié où l’on se pose (1fois /an) pour dire à ses proches qu’on les aime, une petite attention ou une grande fête… un hommage vivant… un moment où l’on va leur montrer à travers un signe ce qu’ils représentent pour nous…

Je me rappelle tes 50 ans Jean-Claude, mon frère, une fête surprise … Que d’émotions … J’ai passé des nuits à te préparer ce book qui retrace les moments forts de ta vie. C’était mon chemin pour te dire je t’aime…

Pourquoi attendre un jour et ne pas le faire au quotidien, je ne sais pas… l’époque, le travail, la crise, le stress… tout est prétexte pour ne pas se remettre en question ou pour se protéger… la peur d’être trahie… parce que les sentiments, ça rend faible ?

Dans notre culture, nous rendons un dernier hommage aux morts mais l’a-t-on fait de leur vivant ? Est-ce pour nous racheter nous même ? Je respecte les valeurs de chacun, dans toute conviction, dans toute croyance est présente une part de vérité… Dieu est une personne en qui l’on croit … je crois en moi… mais je ne suis pas un Dieu pour autant. Le respect, la tolérance sont les bases de mon éducation… merci à mes parents pour ces préceptes si honorables qui guident ma vie … et l’empoisonnent aussi …

Ils ont mis tant de conviction à mon éducation que j’en ai pris leur fougue et leur passion… c’est ce qui fait de moi ce que je suis dans mon cœur et dans mon corps… Impliquée, passionnée, fougueuse, opiniâtre, hypersensible (mais ça se voit pas…)… Le mal n’est pas l’ennemi du bien, c’est un équilibre avec lequel il faut composer sans cesse…

C’est ce qui fait la complexité des relations humaines.

Eponge humaine, j’ai passé ma vie à absorber les problèmes des autres, pour mieux les comprendre, mieux les aider et sans doute me sauver moi-même. Je me souviens quand les patients me complimentaient sur le soutien ou les soins que je leur apportais, parfois, timidement, j’osais leur dire « vous savez c’est égoïste, votre sourire retrouvé me fait du bien ». Je crois que c’est ainsi, très jeune infirmière que j’ai commencé mon autoanalyse, grâce à la richesse de toutes ses vies croisées. J’ai puisé ma force dans chacune de ses rencontres.

De la vie à l’espoir, de la souffrance à la mort, mon métier m’a offert les plus belles choses.

Durant ces années, j’ai ainsi rempli mon sac à dos de pierres, l’allégeant de temps en temps.

Tél le petit Poucet, j’ai amassé les petits cailloux, construisant mon chemin de vie. Un trésor de diamants bruts avec toutes ses imperfections…

Aujourd’hui, la randonneuse doit équilibrer son sac… Bien sur, plusieurs fois mon corps a susurré, mais je n’ai pas su, pas voulu ou pas compris. Avec une monture chargée, l’effort est si constant que l’on hésite à s’arrêter… le bagage pèse, difficile de se pencher pour écouter cet inconscient qui murmure la prudence à notre enveloppe charnelle.

Ma profession, c’est ma foi, ma bataille. Je l’ai souhaité d’aussi loin que je me souvienne.

M’enlever ma vocation, s’est m’enlever un bras….. Et voilà qu’aujourd’hui, la moitié de mon corps se rebelle.

Le côté gauche, si symbolique du cœur et de l’affect… Suis-je trop impliquée ? Certainement, mais je ne sais faire que le Tout et jusqu’au bout ; pour moi, ce n’est jamais trop. Merci Papa de cet héritage !

Mon Papa, cet homme intègre, entier a tout apporté à ses proches. A tout donné pour ses convictions. Sa santé aussi…

Comment ce qui nous fait Vivre peut aussi nous faire mourir ?

Mon mari me dit que je suis « un aimant à boulets ». Une formule cynique pour dire que je fais trop de social.

Il pense que j’ai un don pour dénicher les personnes qui ont des problèmes et jouer ma « pause café ». Véronique Janot, voilà une actrice et surtout une femme que je trouve charismatique dans son corps et dans son âme.

Mais voilà, on ne joue pas avec la détresse des gens et je ne peux m’empêcher de mettre toute mon énergie à essayer de les ouvrir à la réflexion… Je ne peux compter les heures et le nombre de discussions pour espérer apporter un peu de réconfort à ceux que j’ai croisés… En parlant avec mon cœur, j’ai chaque fois compris des choses sur ma propre histoire… Cela peut paraître prétentieux, mais c’est ainsi que je polis les diamants bruts qui emplissent ma besace de randonnée.

J’ai eu la joie immense d’avoir ma fille à l’âge de 23 ans. Aujourd’hui, elle est bientôt majeure et le premier grand bilan est intéressant.

Avec les convictions qui me caractérisent, comme pour ma profession, j’ai toujours voulu avoir 2 enfants avant mes 27ans… Allez savoir pourquoi ? Sans doute est-ce le fait d’être la quatrième et dernière d’une fratrie ? Un accident de dernière heure…

J’ai eu quelques difficultés pour avoir Jenny… un imbroglio médical déjà à l’époque… endométriose, des kystes… et une impossibilité d’être enceinte… Après quelques mois, alors que l’issue semblait être une intervention, mon « gros kyste » a pris vie en moi… Quel bonheur !!! De montrer à maman cette échographie qui inondait mes yeux de joie.

Je me souviens encore dire à maman : « tu sais, je l’aime tellement, c’est pathologique comme je l’aime ma fille !!! ».

17 ans après, je l’aime toujours autant et chaque jour davantage mais je sais que ce n’est pas ou plus pathologique.

C’est elle, et c’est nous, ensemble qui avons appris à être parents. Là encore, j’ai mis tout mon soul à vouloir que tout soit « parfait ». Que d’erreurs n’ai-je pas faites !!!

Une maman a toujours une longueur d’avance, 9 mois de vie de plus avec son enfant.

Mon mari ayant eu une enfance non conventionnelle (du moins pour l’époque), enfant unique, parents divorcés, éducation par les grands-parents avant de rejoindre une mère remariée… Bref, je ne comprenais pas toujours tout dans sa conception de la famille…Tout se dénouera avec le temps… Pour ma part, J’ai eu la chance de grandir dans un environnement stable.

Au final, pour notre bonheur, je me suis mise en quête (encore quelques prétentions !!!) de créer un lien et de vouloir apprendre à mon mari une relation père-enfant qu’il n’avait pas connu (selon mon concept).

Je n’ai eu de cesse de réunir ces 2 hêtres chers à mon cœur. Et dans le même temps, j’ai tout fait pour rapprocher mon mari de ses parents… je ne comprenais pas cet agacement quand je lui disais d’appeler son père ou sa mère… Aujourd’hui, adultes et nous même parents, nous devions préserver ce lien… Pardon Chris, j’ai parfois été injuste en m’interrogeant sur une telle ingratitude !!!

Quelle plaie j’ai été de vouloir tout planifier !!! Bien sûr, mes intentions étaient nobles, j’étais prise dans le tourbillon de la « perfection » parce que le bonheur devait ressembler à cela…

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